Logements: c’est la grande crise !
Chaque jour, je lis dans la presse quotidienne que, surtout dans les villages ou les petites villes, telle ou telle association s’oppose à l’érection de nouveaux logements dans un quartier. Les problèmes soulevés principalement: détérioration du cadre de vie et augmentation de la circulation. Mais aussi, souvent, le fait qu’on sacrifie de « bonnes terres agricoles » au profit des promoteurs.
Voyons les choses en face. (J’insiste: je ne cherche aucune polémique, seulement entendre et comprendre les arguments de chacun.)
Constats:
D’une part, du logement, il en faudra toujours plus, la population ne cessant d’augmenter. Les autorités politiques voient, d’autre part, d’un bon oeil l’arrivée dans leurs villes et communes de nouveau habitants, source de revenus supplémentaires. Heureusement, des nouvelles normes limitent de plus en plus la construction d’habitations de plus de trois façades ce qui peut être une bonne chose: l’extension de ces quartiers résidentiels au faible taux d’habitat augmente les frais imputés à la collectivité: création de rues, allongement des services de distribution d’eau et d’électricité, des collectes de déchets, etc. Les promoteurs se lancent donc de plus en plus vers des solutions regroupant un maximum de logements sur un minimum de terrain. Évidemment, la rentabilité de ce type d’habitat est plus élevée.
Des pistes…
Évidemment, la solution la plus facile, c’est effectivement de libérer des terrains auparavant réservés à l’agriculture. Á ce sujet, certains n’hésitent pas à proclamer que les agriculteurs sont bien heureux de vendre au prix de terrain à bâtir des terres achetées comme terrains agricoles. Il est clair qu’il y a là une plus-value plus qu’intéressante. Mais, in fine, je connais peu de fermiers qui se séparent de bon coeur de leurs terres. S’ils le font, c’est souvent pour une question de survie, pour faire face aux charges toujours plus importantes liées à leur exploitation.
Je comprends celui ou celle qui a acquis il y a un bon bout de temps un terrain pour y construire sa résidence dans un joli cadre, au calme, et qui s’aperçoit que sa quiétude risque d’être menacée par l’arrivée de dizaines de nouveaux voisins. Ces logement, il faut bien les mettre quelque part. Et on ne peut se montrer égoïste en se disant qu’il y a de la place « ailleurs ». Mais ce n’est pas pour ça qu’on doit autoriser les promoteurs (et ce n’est pas pour moi un terme péjoratif) à faire n’importe quoi. Pas question, par exemple, de construire n’importe où un grand immeuble ou un ensemble d’immeubles de dix ou douze étages. Les nouvelles constructions doivent permettre une réelle homogénéité avec le bâti existant. Mais, avant tout, les édiles communaux devraient examiner toutes les possibilités de rénovation de l’habitat existant ou la rénovation de chancres qui polluent le paysage et qui sont sources d’insécurité.
Lutter également de façon plus efficace contre les marchands de sommeil. Je suis sidéré de voir, dans de nombreuses villes et communes, de simples maisons transformées en logements multiples et loués ensuite à des prix effarants alors que le confort y est généralement réduit au strict minimum, avec une promiscuité néfaste et que les propriétaires se contentent d’encaisser sans plus y faire quoi que ce soit en termes d’entretien.
Autre constat, on sait que nombreux sont ceux qui ont acheté ou fait construire dans un quartier résidentiel, l’ont fait pour échapper justement à ce type de promiscuité: refus de se retrouver les uns sur les autres mais également refus de percevoir tous les bruits en provenance des autres habitations. Un problème que les promoteurs ne résolvent qu’en partie. S’ils proposent maintenant des immeubles qui sortent du style « cage à lapins », ils omettent régulièrement, pour une question de coût (et de rentabilité…) une réelle isolation acoustique des logements. Dans trop d’immeubles récents, on n’a pas vraiment l’impression d’être chez soi, perturbés par tous les bruits de douche, chasses d’eau, télévision, jeux d’enfants ou… disputes ! C’est un élément important, chacun ayant droit à sa tranquillité.
Des solutions?
Difficile de résoudre ces problèmes de logement. Ceux-ci doivent être pris dans un ensemble. Il faut réfléchir globalement et en premier lieu à la place de l’habitat.Doit-on absolument se précipiter à la campagne, ce qui induit des déplacements supplémentaires? Ne faudrait-il pas, d’abord, rendre les grandes agglomérations plus attrayantes? Ça permettrait notamment de favoriser une mobilité douce. Mais, en ce qui me concerne (et c’est moi qui suis peut-être égoïste…) je crois qu’il faut conserver au maximum, hors des grandes villes, l’esprit de village et faire en sorte que ceux qui viennent s’installer s’y sentent bien et s’y intègrent. En ce sens, construire de nouveaux quartiers, des cités dortoirs, ce n’est pas la bonne solution…